ἐμ·πίπλημι [πῑ] (impf. ἐνεπίμπλην, f. ἐμπλήσω, ao. ἐνέπλησα, pf. ἐμπέπληκα) : 1 remplir : δέπας, OD.
9, 209, une coupe ; τί τινος (ἵππον ἀνδρῶν, OD.
8, 495 ; θυλάκια ψάμμου, HDT.
3, 105, etc.) remplir une chose d’une autre (le cheval de bois de guerriers ; des sacs de sable,
etc.) ; au pass. être rempli, se remplir de : ἐνέπλησθεν δέ οἱ αἵματος ὀφθαλμοί, IL.
16, 348, ses yeux se remplirent de sang ; ἔμπληντο βροτῶν ἀγοραί, OD.
8, 16, les places étaient pleines de mortels ;
avec le dat. αἵματι, PAUS.
3, 16, 10, être couvert de sang,
en parl. d’un autel ; fig. θυμὸν ὀδυνάων, OD.
19, 117, remplir le cœur de douleurs ; τινὰ ἐλπίδων, ESCHN.
24, 27, remplir qqn d’espérances ;
au pass. ἐμπίμπλασθαι ὀργῆς, AR.
Vesp. 424 ; πλεονεξίας, PLAT.
Criti. 121 b,
etc. être plein de colère, d’ambition,
etc. ; 2 rassasier : τινά, OD.
17, 503, qqn ;
fig. τινὰ τοῦ πολεμεῖν, ISOCR.
201, rassasier qqn de guerre ;
au pass. se rassasier,
avec un part. οὐκ ἐνεπίμπλασο ὑπισχνούμενος, XÉN.
An. 7, 7, 46, tu ne te rassasiais pas de promettre ; ἔμπλησο λέγων, AR.
Vesp. 603, parle tant que tu voudras ;
3 fig. accomplir : ἵμερον, A.RH.
4, 429, satisfaire à un désir ; τὴν αὑτοῦ μοῖραν, PLAT.
Leg. 959 c, accomplir sa destinée ;
Moy. :
1 remplir pour soi : νηδύν, OD.
9, 296, remplir son ventre ; ἄγγος τοῦ ὕδατος, HDT.
5, 12, remplir son vase d’eau ; μένεος θυμόν, IL.
22, 312, remplir son cœur de colère ;
2 se rassasier de,
dat. HDT.
1, 212 ; gén. PLAT.
Pol. 272 c ;
abs. OD.
7, 221.
➳ Act. prés. impér. épq. ἐμπίπληθι, IL. 21, 311 ; dor. et att. ἐμπίμπλη, AR. Av. 1310. Fut. inf. épq. ἐμπλησέμεν, IL. 11, 31. Ao.1 sbj. épq. 2 sg. ἐνιπλήσῃς, OD. 19, 117 ; 3 pl. ἐνιπλήσωσι, OD. 23, 358 — Pass. ao.1, 3 pl. éol. et dor. ἐνέπλησθεν, IL. 16, 348 ; inf. épq. ἐνιπλησθῆναι, OD. 11, 452. — Moy. ao.2, 3 sg. poét. ἔμπλητο, IL. 21, 607 ; 3 pl. poét. ἔμπληντο, OD. 8, 16. Fut. rare : inf. ἐμπλήσεσθαι, ARAT. 1121 ; part. ἐμπλησόμενος, APP. Syr. 7. — Selon Cobet les formes attiques seraient ἐμπίμπλημι, ἐμπίμπλαμαι (de même que ἐμπίμπρημι, ἐμπίμπραμαι) ; les formes ἐμπίπλημι, ἐμπίπλαμαι seraient de grécité récente. La doctrine des gramm. anciens est que la dissimilation a lieu dans les formes où se trouvent les deux μ, le μ du radical tombant, d’où ἐμπίπλημι, mais ἐνεπίμπλην (de même que ἐμπίπρημι, mais ἐνεπίμπρην) ; l’Hérodien de Lentz (2, 842, 13) porte ἐμπίπλη. — Les inscript. att. n’offrent aucun exemple des deux verbes (v. Meisterh. à l’Index). Les mss. comme les meilleures éditions donnent pour les mêmes passages des formes différentes : dans EUR. (Ion 925) la vulg. est ἐμπίμπλαμαι adoptée par Dindorf ; Kirchhoff et Nauck écrivent ἐμπίπλαμαι.
Étym. ἐν, πίμπλημι.
Bailly 2020 Hugo Chávez Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs / Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification — « CC BY-NC-ND 4.0 »