'
dev. les voy.
ἐξ (
cf. fin de l’art.) adv. et prép. marquant l’idée de « sortir de ».
Adv. (
en poésie) hors, dehors :
avec un verbe : ἐκ δ' εὐνὰς ἔϐαλον…, ἐκ δὲ καὶ αὐτοὶ βαῖνον…, ἐκ δ' ἑκατόμϐην βῆσαν,
etc. IL.
1, 436, 437, 438, ils lancèrent dehors (hors du navire) les pierres d’arrêt, puis eux-mêmes débarquèrent (
litt. marchèrent dehors), puis firent également avancer dehors l’hécatombe ; ἐκ δ' ἔσσυτο λαός, IL.
8, 58, et la foule (des guerriers) s’élança dehors (hors des portes de la ville) ;
cf. IL.
9, 80 ; 18, 29, etc. ; ἐκ δ' ἔπληξέ μου τὰν θεμερῶπιν αἰδῶ, ESCHL.
Pr. 134, et en me frappant le son fit sortir de mon cœur la réserve au regard posé ;
cf. SOPH.
Ant. 428, 1233 ; Tr. 565, 925, 1053, 1055 ; THCR.
Idyl. 22, 98 et 125 ; 25, 3, etc. ; — sans verbe : ἐκ δ' ἀργύρεον τελαμῶνα, IL.
18, 480 (s.-e. βάλλε
du v. préc.), et en dehors un support (chaîne
ou cordon en mailles) d’argent ; —
avec un verbe suivi d’un gén. de lieu : ἐκ δ' ἄγαγε κλισίης Βρισηΐδα, IL.
1, 346, il fit sortir Brisèis de la tente et l’emmena dehors ;
cf. OD.
16, 165.
Prép.
avec le gén. en venant de, en partant de, hors de, de :
A (
idée de lieu) pour marquer : I le mouv. du dedans au dehors ou la sortie, d’où : 1 propr. joint à un verbe de mouv., avec un n. de lieu : ἐκ Πύλου ἐλθὼν τηλόθεν ἐξ ἀπίης γαίης, IL.
1, 269, parti de Pylos, loin de la terre des aïeux ; Ξέρξης ἐκ τῆς Ἑλλάδος ἀπεχώρει, XÉN.
An. 1, 2, 9, Xerxès revenait de la Grèce ; ἐξ οἴκων μολεῖν, SOPH.
Ph. 60, venir de sa demeure, quitter sa patrie ;
avec un subst. impliquant l’idée d’un n. de lieu : φυγεῖν ἐκ πολέμοιο, IL.
7, 118, s’enfuir du combat ;
avec un n. de pers. εἰλήλουθεν ἐκ τῶν ἀνθρώπων, ὅθεν, OD.
3, 319, il est arrivé du pays d’hommes, d’où ;
p. opp. à εἰς : ἐξιέναι ἐκ γῆς εἰς φῶς, PLAT.
Prot. 321 c, sortir de terre pour venir à la lumière du jour ;
cf. ἐς πόδας ἐκ κεφαλῆς, IL.
18, 353, de la tête aux pieds (
v. εἰς)
etc. ; — joint à un verbe supposant une idée de mouv. : ἐκ ποταμοῦ χρόα νίζετο, OD.
6, 224, il se lavait la peau en puisant de l’eau dans le fleuve ; ἐκ χρυσῶν φιαλῶν πίνειν, XÉN.
Cyr. 5, 3, 3, boire avec des tasses d’or ; δαῖέ οἱ ἐκ κόρυθος πῦρ, IL.
5, 4, (Pallas) fit briller de son casque une lueur étincelante ; τὰ ἐκ τῆς γῆς φυόμενα, XÉN.
Mem. 4, 3, 10, les productions qui naissent de la terre ; ἐξ ἀγορᾶς ὠνεῖσθαι, PLAT. COM. (POLL.
6, 103) acheter au marché ; νικᾶν ἔκ τινος, NT.
Apoc. 15, 3, remporter une victoire sur qqn (
cf. lat. victoriam reportare ab aliquo) ;
de même avec les locut. ἐκ χειρός, ἐκ χειρῶν : ἐκ χειρὸς βάλλειν, XÉN.
An. 3, 3, 15, ou παίειν, XÉN.
Cyr. 4, 3, 16, frapper de près
ou à l’arme blanche (
p. opp. à ἀκοντίζειν) ; ἐκ χειρῶν ἑλέσθαι, IL.
9, 344 ; ou σπάσασθαι, IL.
11, 239, prendre
ou tirer des mains ; δέχου δὲ χειρὸς ἐξ ἐμῆς βέλη, SOPH.
Ph. 1271, reçois de ma main ces flèches ; —
fig. ἐκ κακῶν πεφευγέναι, SOPH.
Ant. 437, avoir échappé au malheur ;
particul. pour marquer les sentiments qui partent du cœur : ἐκ θυμοῦ φιλέων, IL.
9, 486, aimant du fond du cœur ; ἐκ τῆς ψυχῆς ἀσπάζεσθαι, XÉN.
Œc. 10, 4, accueillir de toute son âme ; ἐξ εὐμενῶν στέρνων δέχεσθαι ἱκέτην, SOPH.
O.C. 486, accueillir d’un cœur favorable un suppliant ; δακρυχέειν ἐκ φρενός, ESCHL.
Sept. 919, pleurer de tout son cœur ;
2 l’éloignement ou la séparation : ἐκ δεσμῶν λυθείς, ESCHL.
Pr. 508, 874, dégagé de liens ; —
p. suite, le changement : μεταστρέψαι ἦτορ ἐκ χόλου, IL.
10, 107, dégager son âme de son courroux et changer de sentiments ; τυφλὸς ἐκ δεδορκότος, SOPH.
O.R. 454, de voyant qu’il était devenu aveugle ; ἐκ πλουσίου πένητα γενέσθαι, XÉN.
An. 7, 7, 28, de riche (que l’on était) être devenu pauvre ; ἐλεύθερος ἐκ δούλου καὶ πλούσιος ἐκ πτωχοῦ γεγονώς, DÉM.
270 fin, devenu d’esclave (qu’il était) libre, de mendiant riche ; —
particul. la succession, l’alternance : πόλιν ἐκ πόλεως ἀμείϐειν, PLAT.
Soph. 224 b,
ou ἀλλάττειν, PLAT.
Pol. 289 e, aller de ville en ville ; δέχεται κακὸν ἐκ κακοῦ, IL.
19, 290, un mal succède à un mal ; λόγον ἐκ λόγου λέγειν, DÉM.
329, 18, discourir de discours en discours ; —
le choix : ἐκ πολέων πίσυρες, IL.
15, 680, quatre d’entre beaucoup ; ἐκ πολλῶν μόνος, SOPH.
El. 1343, seul d’entre beaucoup ; μοῦνος ἐξ ἁπάντων, HDT.
5, 87, seul d’entre tous ; ἐκ πάντων προτιμᾶσθαι, THC.
1, 120, être l’objet, entre tous, des premiers honneurs ;
3 une idée de point d’attache : σειρὴν ἐξ οὐρανόθεν κρεμάσαντες, IL.
8, 19, ayant suspendu une chaîne au ciel ; ἐκ πασσαλόφι κρέμασεν φόρμιγγα, OD.
8, 67, il suspendit sa lyre à un clou ; μαχαίρας εἶχον ἐκ τελαμώνων, IL.
18, 598, ils avaient des épées suspendues à des baudriers ; ἐκ χειρὸς ἄγειν, BION
3, 2, conduire par la main ; —
fig. pour marquer une idée de dépendance, de relation : ἔκ τινος ἔχειν τὰς ἐλπίδας, THC.
1, 84, rattacher ses espérances à qqn ; ἐκ τῆς θαλάττης ἅπασα ὑμῖν ἤρτηται ἡ σωτηρία, XÉN.
Hell. 7, 1, 6, votre salut dépend tout entier de la mer ; —
de même, pour marquer une idée de provenance, même sans mouv. : οἱ ἐκ τῶν νήσων κακοῦργοι, THC.
1, 8, les malfaiteurs des îles,
càd. les pillards, les pirates ; οἱ ἐκ τῆς ἀγορᾶς, XÉN.
An. 1, 2, 18, les marchands (du camp) ; τοὺς ἐκ τῶν σκηνῶν, DÉM.
284, 23, ceux des tentes.
À ce sens se rattachent cert. loc. adv. marquant la position : ἐκ δεξιᾶς, ἐκ ἀριστερᾶς : ἕστασαν Πέρσαι μὲν ἐκ δεξιᾶς, οἱ δὲ ἄλλοι ἐξ ἀριστερᾶς τῆς ὁδοῦ, XÉN.
Cyr. 8, 3, 10, les Perses se placèrent les uns à droite, les autres à gauche de la route ;
de même : οἱ ἐξ ἐναντίας, XÉN.
Cyr. 7, 1, 20, ceux d’en face ; οἱ ἐκ τοῦ πλαγίου, XÉN.
Cyr. les troupes de flanc ; ἐκ τοῦ ἔμπροσθεν στῆναι, XÉN.
Cyr. 2, 2, 6, se poster devant ; ἐξ ἀγχιμόλου, IL.
24, 352, de près ; ἐκ τῆς ἰθείης, HDT.
3, 127, en droite ligne ;
II p. suite, avec ou sans mouv., pour marquer l’éloignement, l’idée d’un point extrême : 1 du haut de : στᾶσ' ἐξ Οὐλύμποιο, IL.
14, 154, du haut de l’Olympe où elle se tenait ; ἐκ δίφροιο καθήμενος, OD.
21, 420, du haut du char où il se tenait ; καθῆσθαι ἐκ πάγων, SOPH.
Ant. 411, se tenir sur les hauteurs et de là (contempler,
etc.) ;
2 du bas de : ἐκ τοῦ πεδίου ἀνέϐησαν ἐπὶ γήλοφον, XÉN.
An. 3, 4, 25, de la plaine ils montèrent sur une colline ;
3 du fond de : ἐκ βυθοῦ, THCR.
Idyl. 22, 40, du fond (de la source) ;
4 abs. à distance de, loin de, hors de : ἐκ βελέων, IL.
14, 130, hors de la portée des traits ; ἐκ πατρίδος, OD.
15, 272, loin de sa patrie ; ἐξ ὁδοῦ, SOPH.
O.C. 113, hors de la route ;
cf. OD.
19, 7 ; HDT.
3, 83, etc. ;B (
idée de temps) :
1 depuis : ἐκ πολλοῦ χρόνου, PLAT.
Men. 234 e, depuis longtemps ; ἐκ πλείονος χρόνου, THC.
8, 45, depuis un plus long temps ; ἔκ τε τῶν πρότερον χρόνων καὶ ἀφ' οὗ, CIA.
2, 613, 9 (298 av. J.C. — v. Meisterh. p. 173, 5), depuis les temps antérieurs et depuis que ;
ou, sans χρόνου : ἐξ οὗ, IL.
1, 6 ; OD.
2, 27 ; XÉN.
An. 5, 7, 34 ; ἐξ ὅτου, XÉN.
An. 7, 8, 4, depuis que (
lat. ex quo) ; ἐκ τοῦ, IL.
1, 493 ; ἐκ τοῖο, IL.
8, 296 ; ἐκ τοῦδε, IL.
15, 69 ; ἐξ ἐκείνου, THC.
2, 15, depuis ce moment ; ἐκ πολλοῦ, THC.
1, 68, depuis longtemps ; ἐκ πλείστου, THC.
8, 68, depuis un très long temps ; ἐξ ὀλίγου, THC.
2, 11, depuis peu de temps ; ἐκ παλαιοῦ, XÉN.
Mem. 3, 5, 8, dès les temps anciens ; ἐκ παλαιτάτου, THC.
1, 18, depuis un temps très reculé ;
de même dans les loc. ἐξ ἀρχῆς, OD.
1, 188 ; ESCHL.
Eum. 284, dès l’origine ; ἐκ γενετῆς, IL.
24, 535, dès la naissance ; ἐκ παιδός, XÉN.
Cyr. 5, 1, 2, etc. ; ἐκ παίδων, XÉN.
An. 4, 6, 14, etc. dès l’enfance ; ἐκ μικροῦ παιδαρίου, DÉM.
1252 fin, tout petit enfant, dès la première enfance, dès le bas âge ; ἐκ νέων, PLAT.
Leg. 642 b, dès la jeunesse ; —
p. opp. à εἰς : ἐξ ἡμέρης ἐς ἡμέρην ἀναϐάλλειν, HDT.
9, 8, remettre de jour en jour ; ἐκ νεότητος ἐς γῆρας, IL.
14, 86, de la jeunesse à la vieillesse (
v. εἰς) ;
2 à la suite de, après : ἐκ τούτου, XÉN.
Mem. 2, 9, 4, après cela ; ἐκ τούτων, SOPH.
O.R. 235, à la suite de ces événements ; ἐξ αἰθέρος δίης, IL.
16, 365, après un temps serein ; ἐκ τοῦ ἀρίστου, XÉN.
An. 4, 6, 21, après le déjeuner ; ἐκ τῶν ἔμπροσθεν δακρύων γελᾶν, XÉN.
Cyr. 1, 4, 28, aux larmes faire succéder le rire ;
3 p. ext. durant, pendant (
litt. à partir de et pendant le temps qui suit) ; ἐκ νυκτός, XÉN.
Cyr. 1, 4, 2, pendant la nuit (
cf. fr. de nuit) ; ἐκ νυκτῶν, OD.
12, 286, durant les nuits ; ἐξ ἡμέρας, SOPH.
El. 780, pendant le jour, de jour ; ἐκ τοῦ λοιποῦ, XÉN.
Conv. 4, 56, ἐκ τῶν λοιπῶν, PLAT.
Leg. 709 e, pour l’avenir ;
C (
idée d’origine) pour marquer : I propr. l’origine,
càd. : 1 la naissance, la race, la famille : ἔκ τινος εἶναι, γενέσθαι,
etc. IL.
6, 206, etc. (
v. εἰμί, γίγνομαι) être de la famille de qqn, descendre de qqn ; ὦ παῖ πατρὸς ἐξ Ἀχιλλέως, SOPH.
Ph. 260, ô enfant, né d’Achille ; ὁ ἔκ τινος, SOPH.
Ant. 466, celui qui est né de qqn ; θνητὴ ἐκ θνητῶν, PLAT.
Leg. 889 d, mortelle née de parents mortels ;
qqf. pour marquer la descendance immédiate, p. opp. à ἀπό,
qui marque d’ord. une descendance lointaine (
v. ἀπό, B, I, 3)
et à διά (
v. διά, B, III, 2) ;
2 le lieu d’origine : ἐκ Σιδῶνος εὔχομαι εἶναι, OD.
15, 425, je me vante d’être originaire de Sidon ; Διῆς ἐκ τοῦ Ἄθω, CIA.
1, 244, 53 (436 av. J.C.) les Diées de la région de l’Athos,
p. opp. à Διῆς ἀπὸ τοῦ Ἄθω, CIA.
1, 237, 35 (443 av. J.C.) les Diées du mt Athos (
v. Meisterh. p. 173, 4) ; Οἰναῖοι ἐξ Ἰκάρου, CIA.
1, 240, 15 (440 av. J.C. ; v. Meisterh. ibid.), les Œnæes de l’î. Ikaros ; οἱ ἐκ τῆς πόλεως, POL.
4, 71, 11, ceux de la ville ;
p. anal. en parl. de corporations, d’écoles, etc. οἱ ἐκ τῆς συγκλήτου, POL.
3, 97, 1, ceux du Sénat ; ὁ ἐξ Ἀκαδημείας, ATH.
34 a, le philosophe de l’Académie ; οἱ ἐκ τοῦ περιπάτου, LUC.
Herm. 11, les philosophes péripatéticiens ; —
p. suite, la construction par ἐκ
équivaut qqf. à un simple gén. οἱ ἐκ Μακεδονίας βασιλεῖς, POL.
2, 40, 5, les rois de Macédoine (
litt. originaires de Macédoine) ;
II la cause, càd. : 1 avec un n. de pers., l’idée de la pers. qui est la cause ou l’auteur d’une action : ὄναρ ἐκ Διός ἐστιν, IL.
1, 63, le songe vient de Zeus ; σωτηρία ἔκ τινος, PLAT.
Rsp. 494 a, salut qui vient de qqn ; πᾶσαι τέχναι βροτοῖσιν ἐκ Προμηθέως, ESCHL.
Pr. 504, c’est Prométhée qui a doté les mortels de tous les arts ; τὰ ἐξ Ἑλλήνων τείχεα, HDT.
2, 148, les murs bâtis par les Grecs ; —
p. suite, la construct. par ἐκ
ou ἐξ
équivaut qqf. soit à un gén. ὕμνος ἐξ Ἐρινύων, ESCHL.
Eum. 344, le chant que font entendre les Érinyes, le chant des Érinyes ; ταῦτ' ἐξ Ἀτρειδῶν ἔργα κἀξ Ὀδυσσέως, SOPH.
Ph. 406, voilà ce qu’ont fait les Atrides et Ulysse ;
soit, après un verbe pass., à la construct. par ὑπό
avec le gén. ἐφίληθεν ἐκ Διός, IL.
2, 669, ils furent aimés de Zeus ; ἐκ θεῶν δωρηθέν, PLAT.
Tim. 74 b, chose qui est un présent des dieux ; τὸ ποιηθὲν ἐκ Ψαμμητίχου, HDT.
2, 151, ce qui fut fait par Psammètikhos ; ἐκ τῶν συνειδότων μεμηνῦσθαι, THC.
1, 20, se trouver dénoncé par ses complices ; γελᾶσθαι ἔκ τινος, EUR.
Med. 797, être l’objet de la risée de qqn ; σφαγεὶς ἔκ τινος, EUR.
I.T. 552, égorgé de la main de qqn ; —
de même avec un verbe neutre : ἔκ τινός τι πάσχειν, OD.
2, 134, souffrir qqe ch. du fait de qqn, souffrir de qqn un mauvais traitement ; ἐκ Διὸς πάσχω κακῶς, ESCHL.
Pr. 761, je souffre de Zeus un traitement cruel ; θνῄσκειν ἔκ τινος, SOPH.
El. 256, O.R. 854, mourir de la main de qqn ;
2 avec un n. de chose, la cause propr. dite : μήνιος ἐξ ὀλοῆς, OD.
3, 135, par suite d’un funeste ressentiment, ἄχθεσθαι ἔκ τινος, PLAT.
Rsp. 549 d, être fâché de qqe ch. ; ἐκ φόϐου γλῶσσαν ἐγκλῄσας ἔχω, SOPH.
Ant. 180, la crainte fait que je tiens ma langue enfermée ; πῶς ἔχει ἐκ τοῦ τραύματος ; XÉN.
Cyr. 5, 4, 10, comment se porte-t-il à la suite de sa blessure ? ἐκ τίνος ; EUR.
Hel. 93 ; ἐκ τοῦ ; XÉN.
An. 5, 8, 4, par suite de quoi ?
avec un subst. τὰ ἐξ ἀδικίας κέρδη, PLAT.
Rsp. 366 a, les gains provenant de méfait ; —
en ce sens ἐκ
forme avec un grand nombre de subst. ou d’adj. neutres et fém. des loc. adv. (cf. lat. ex consulto, ex composito,
etc.) : ἐκ βίας = βιαίως, SOPH.
Ph. 563, de force ; ἐκ δόλου, SOPH.
El. 279, de ruse (agir), par ruse ; ἐξ ἀνάγκης, SOPH.
Ph. 73 ; ANTIPH. (ATH.
224 c), de toute nécessité ; ἐκ τοῦ φανεροῦ, THC.
4, 106, de toute évidence ; ἐκ ταχείας, SOPH.
Tr. 395, de toute la vitesse ; ἐξ ἑκουσίας,
Tr. 727, de bonne volonté ; ἐκ νέης, HDT.
5, 116, nouvellement ; ἐξ ὑστέρης, HDT.
6, 85, en dernier lieu,
etc. ; III l’instrument : ζῆν ἔκ τινος, XÉN.
Hell. 3, 2, 11, vivre de qqe ch. ; ἐκ τόξων ἀνύειν γαστρὶ φορϐάν, SOPH.
Ph. 702, procurer de la nourriture à son estomac au moyen de ses flèches ; ἐποιοῦντο διαϐάσεις ἐκ τῶν φοινίκων, XÉN.
An. 2, 3, 10, ils firent des ponts avec les palmiers ; ἐκ χρημάτων τριήρεις παρασκευάζεσθαι, PLUT.
Them. 4, se procurer des trirèmes au moyen d’argent ;
IV la matière dont la chose est faite : ἐκ ξύλων ποιεῦντες τὰ πλοῖα, HDT.
1, 194, faisant leurs bateaux en bois ; ἐκ λευκῶ ἐλέφαντος αἰετοί, THCR.
Idyl. 15, 123, aigles en ivoire blanc ; εἶναι ἐξ ἀδάμαντος, PLAT.
Rsp. 616 c (
cf. THCR.
Idyl. 17, 21) être en acier ; ἐκ κριθῶν μέθυ, ESCHL.
Suppl. 953, boisson d’orge fermentée ;
avec un n. de pers. στράτευμα ἐξ ἐραστῶν, XÉN.
Conv. 8, 32, armée d’amants ;
fig. ἐξ ἀπάτας κεκροτημένοι ἄνδρες, THCR.
Idyl. 15, 49, hommes faits de fourberie ;
V le prix : ἐκ τριῶν δραχμῶν, EA.
1883, 123-4, z, 69, 70 (329 av. J.C. ; v. Meisterh. p. 173, 6), au prix de trois drachmes ; ἐξ ὀκτὼ ὀϐολῶν καὶ ἡμιωϐελίου, CIA.
2, add. 834, b, 2, 70 (329 av. J.C. ; v. Meisterh. ibid.) au prix de huit oboles et demie ;
D En composition ἐκ
marque : 1 une idée de éloignement (ἐκϐαίνω, ἐκϐάλλω,
etc.) ;
2 une idée de origine (ἐκγίγνομαι, ἐξευρίσκω,
etc.) ;
3 une idée de changement (ἔκλευκος, ἔκπικρος, ἐκϐαρϐαρόω,
etc.) ;
4 une idée de achèvement (ἐκπληρόω, ἐκπέρθω,
etc.).
➳ Remarques :
I Forme : dans les écriv. class. ἐκ s’emploie dev. les cons., ἐξ dev. les voy. ; dans les inscr. att. on trouve :
1 ἐξ dev. les voy. ἐξ οὗ (375 av. J.C.) et dev. σ, ξ, ζ, ρ et λ : ἐξ Σαλαμῖνος (4e siècle av. J.C.), ἐξ Σικελίας (366/356 av. J.C.) à côté de ἐκ Σαλαμῖνος (350 av. J.C.) ; qqf. avec soudure de la prép. et du nom. : ἐξαλαμῖνος = ἐξ Σαλαμῖνος, ἐξάμου = ἐξ Σάμου, etc. ; — ἐξ Ξυϐαλητίων (empire) ; — ἐξ Ζέας (357 av. J.C.) ; — ἐξ Ῥόδου (425 av. J.C.), etc. ; — ἐξ Λέρου (454 av. J.C.) ; d’ord. ἐγ, non ἐξ devant λ (v. ci-dessous) ;
2 ἐκ devant les muettes fortes κ, π, τ : ἐκ Κεραμέων (437 av. J.C.) ; ἐκ Πειραέων (envir. 350 av. J.C.) ; ἐκ τοῦ (436 av. J.C.) ; — en ce cas, qqf. redoublé : ἐκκ τοῦ (4e-3e siècle av. J.C.) ; ἐκκ τῶν (284 av. J.C.) ; sous l’Empire qqf. réduit à ἐ : ἐ Κεραμέων (2e-3e siècle après J.C.) ;
3 devant θ, χ, φ, tantôt ἐχ : ἐχ Θετταλίας (322-319 av. J.C.) ; ἐχ φυλῆς (444/440 av. J.C.) ; ἐχ Χαλκίδος (445 av. J.C.) ; tantôt ἐκ : ἐκ Χαλκίδος (445/440 av. J.C.) ;
4 ἐγ devant β, γ, δ, λ, μ, ν : ἐγ βουλῆς (369 av. J.C.) ; ἐγ Βυζαντίου (444/403 av. J.C.) ; ἐγ Γαργηττίων (empire ; cf. ἔκγονος) ; ἐγ δέ (320/295 av. J.C.) ; ἐγ Διός (418 av. J.C.), etc. ; ἐγ Λακεδαίμονος (368 av. J.C.) ; ἐγ Μακεδονίας (440/432 av. J.C.) ; ἐγ νήσων (357 av. J.C.) (Sur ces variations de forme, v. Meisterh. p. 81 et suiv.) ;
II Place de ἐκ :
1 qqf. séparé de son rég. par un mot : ἐκ δέ, OD. 7, 54, etc. ; THCR. Idyl. 6, 27 ; ἐξ ἐπόησε, THCR. Idyl. 29, 24 ; par deux mots : ἐκ γὰρ δὴ τοῦ, IL. 15, 601 ; ἐκ δ' ἄρα, IL. 19, 387 ; OD. 18, 299 ; ἐκ μὲν γάρ, THCR. Idyl. 7, 15 ;
2 qqf. placé après son rég. (en ce cas, accentué ἔκ) : ἄστεος ἒκ σφετέρου, IL. 18, 210 ; καύματος ἔξ, IL. 5, 865 ; πολίων ἒξ ἐπράθομεν (ἐξεπράθομεν Bkk.) IL. 1, 125 ; οὐρανοῦ ἒκ κατέπαλτο (ἐκκατέπ. Bkk.) IL. 19, 351 ; τῶν ἔξ, HH. Ap. 336 ; à la fin d’un vers : κακῶν ἔξ, THCR. Idyl. 25, 38 ; cf. 22, 30 ;
III ἐκ pléonastique, avec certains adv. en -θεν ; ἐξ οὐρανόθεν, ἐξ ἁλόθεν (v. ces mots) ; ἐκ πρῴρηθεν, THCR. Idyl. 22, 11 ; οὑξ Ἑλίκηθεν, THCR. Idyl. 25, 180 ; avec un n. de pers. ἐκ Διόθεν, HÉS. O. 763 ;
IV Fusion de ἐκ :
1 par addition à d’autres prép. διέκ, παρέκ, ὑπέκ (v. ces mots) ;
2 par crase : après l’art. οὑξ = ὁ ἐξ, dor. ὡξ (v. ὁ) ; après καί : κἀκ, κἀξ, κἠκ, κἠξ (v. καί) ; après καὶ ὁ : χὠκ (v. καί) ;
3 par aphérèse : μὴ 'κ, ESCHL. Sept. 873 ; μὴ 'κϐάλῃς, ESCHL. Eum. 830 ; μὴ 'κδῷς, ESCHL. Suppl. 340.
Étym. indo-europ. *h₁eǵh-s ou *h₁eḱ-s, dehors, hors de ; cf. lat. ex.
'
Bailly 2020 Hugo Chávez Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs / Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification — « CC BY-NC-ND 4.0 »