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gén.
φρενός (ἡ) :
I primit. le diaphragme,
membrane qui sépare le cœur et les poumons des viscères inférieurs, PLAT.
Tim. 70 a,
77 b,
87 a, d ;
II p. ext. toute membrane qui enveloppe un organe :
1 enveloppe du cœur, IL.
16, 481 ; 2 enveloppe du foie, OD.
9, 301 ; 3 membrane d’un viscère
en gén. d’où au pl. viscères, entrailles, IL.
6, 352 ; 23, 104, etc. ; OD.
10, 493, etc. ; en parl. des animaux, IL.
4, 425 ; 16, 157 ; 17, 111 ; III p. suite, en poésie, le cœur
ou l’âme :
1 comme siège des sentiments et des passions, de la joie, IL.
1, 474 ; 6, 481 ; OD.
4, 102 ; de la douleur, IL.
6, 285 ; 19, 125 ; OD.
19, 471, etc. ; de la crainte, IL.
15, 627 ; de la colère, OD.
6, 147 ; de l’amour, IL.
3, 442 ; en parl. des sensations physiques, de la faim, IL.
11, 89, etc. ; des mouvements de l’esprit, de la réflexion, de l’attention, de la pensée en général : ἐς φρένα θυμὸς ἀγέρθη, IL.
22, 475 ; OD.
5, 458, (après que) le sentiment fut revenu de nouveau dans l’âme ; μᾶλλον ἐπὶ φρένα θῆχ' ἱεροῖσιν, IL.
10, 46, litt. Zeus a tourné son esprit davantage vers les sacrifices (d’Hector),
càd. se montre favorable (à Hector) ; ἐν φρενὶ λαμϐάνειν λόγον, HDT.
9, 10, méditer des paroles, y faire attention ; κατὰ φρένα, IL.
5, 46, dans le cœur ; κατὰ φρ. καὶ κατὰ θυμόν, IL.
1, 193, dans l’esprit et dans le cœur ; διὰ φρενός, ESCHL.
Sept. 575 ; PLAT.
Rsp. 362 a, au fond du cœur ; ἐκ φρενός, ESCHL.
Sept. 855 ; SOPH.
O.R. 528, du cœur ; οὐκ ἀπ' ἄκρας φρ. du fond du cœur, ESCHL.
Ag. 805 ; ἀπ' ἄκρας φρ. contre mon sentiment, ARAT.
409 ; ὀρθᾷ φρενί, PD.
O. 8, 32, avec un esprit droit ;
2 au plur. comme siège de l’intelligence, AR.
Ran. 534 ; PLUT.
M. 1077 e,
etc. ; joint à νόημα, HH.
Cer. 329 ; à θυμός, ESCHL.
Pers. 769, etc. ; à côté de νόος : τὸν νοῦν τῶν φρενῶν, SOPH.
Ant. 1090, la pensée de ton esprit,
p. opp. aux organes ou aux qualités phys. IL.
1, 115 ; OD.
4, 264 ; 8, 168, etc. ; φρένας ἔχειν, PLUT.
M. 116 b,
602 b,
etc. avoir de l’intelligence ; φρένας ἄφρων, IL.
4, 10 ; ou φρένας ἠλός, IL.
15, 128 ; OD.
2, 243, dépourvu d’intelligence ; φρεσὶν ἀγαθῇσι κεχρῆσθαι, OD.
3, 266, avoir l’esprit sain, être sensé et honnête ; μετὰ φρεσὶ βάλλεσθαι, IL.
9, 434, jeter dans son esprit,
càd. penser à une chose, projeter ; ἐνὶ φρεσὶ ἴδμεν, IL.
2, 301, savoir dans son esprit ; ἐνὶ φρ. θέσθαι, IL.
13, 121, déposer
ou mettre dans son esprit,
càd. prendre à cœur ; φρεσὶν ἔχειν, IL.
2, 32, conserver dans le cœur, dans la pensée ; ἐν φρεσὶ ποιεῖν, IL.
13, 55, ou ἐπὶ φρεσὶ τιθέναι, IL.
1, 55, inspirer, suggérer la pensée ; οἶνος ἔχει φρένας, OD.
18, 331, le vin,
càd. l’ivresse possède ton esprit ; φρενῶν ἀφεστάναι, SOPH.
Ph. 865, être déraisonnable ; ἔσω φρενῶν,
dans les Trag. SOPH.
Ph. 1325, etc. au fond de la pensée ; ἔξω φρενῶν, PD.
O. 7, 85, etc. PLUT.
M. 223 b, hors de son bon sens ; φρενῶν ἀγαθῶν ἔρημος, PLUT.
Ant. 16 ; φρενῶν κενός, SOPH.
Ant. 754, privé de raison ;
3 comme siège de la volonté : οὐδὲ Διὸς πεῖθε φρένα, IL.
12, 173, il ne persuada pas l’esprit de Zeus ;
cf. IL.
7, 120 ; 9, 514 ; ESCHL.
Pr. 34, etc. ; φρὴν βουλαῖσι πράσσει, PD.
N. 1, 27, son esprit agit selon des conseils réfléchis.
➳ Dor. φράν [ᾱ] PD. ll. cc. ; dat. pl. φρασίν, PD. P. 2, 49, etc. ; de même dans une inscr. att. CIA. 4 b, 477, h, 2 (commenc. du 6e siècle av. J.C.) v. Meisterh. p. 114, 15.
Étym. p.-ê. R. indo-europ. *bhrēn-, bhren-, cf. φράζω.
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Bailly 2020 Hugo Chávez Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs / Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification — « CC BY-NC-ND 4.0 »