(f. πείσομαι, ao.2 ἔπαθον, pf. πέπονθα) propr. être affecté de telle
ou telle façon, éprouver telle
ou telle affection, sensation
ou sentiment (
p. opp. à l’idée de agir, δρᾶν, ESCHL.
Ch. 313, SOPH.
O.R. 1272 ; THC.
7, 71 ; ποιεῖν, HDT.
5, 89 ; XÉN.
Cyr. 7, 1, 40, etc., ἔρξαι, OD.
8, 490, etc.) ; p. suite, en parl. d’actions, de faits, d’événements : I en mauv. part : ἄλγεα, IL.
20, 297, etc. ; αἰνά, IL.
3, 99, etc., éprouver des douleurs, des maux,
etc. ; particul. au sens obscène, DÉM.
270, 26, etc. ; dans la langue du droit att. pour parler d’une peine corporelle ou de la peine capitale, p. opp. à ἀποτίνειν, payer une amende, PLAT.
Pol. 299 a ;
cf. XÉN.
Mem. 2, 9, 5, etc. ; πάσχειν, subir un châtiment, LYS.
160, 36 ; π. τι πρός τινος, ESCHL.
Pr. 92 ; HDT.
6, 88 ; ὑπό τινος, ISOCR.
36 c, souffrir un châtiment
ou éprouver un préjudice de la part de qqn ;
abs. ἔγνω παθών, HÉS.
O. 220, il a appris par des souffrances, par de fâcheuses expériences ;
cf. SOPH.
O.R. 403 ; PLAT.
Conv. 222 b ; ὁ παθών, le malheureux, PLAT.
Leg. 730 a ;
au sens phys. le blessé, PLAT.
Leg. 878 c ;
abs. être malade, ARR.
Epict. 2, 23, 12 ; en gén. παθεῖν τι, souffrir qqe ch. de mal, de fâcheux, IL.
5, 567 ; 11, 470, etc. ; OD.
4, 820 ; XÉN.
Conv. 2, 11, etc. ; d’où par euphém. pour mourir : εἴ τι πάθοιμι, ἤν τι πάθω, si je devais, dois souffrir qqe ch,
càd. si je devais, dois mourir, CALLIN.
fr. 17 ; HDT.
8, 102 ; XÉN.
An. 7, 2, 14 ; εἴ τι πείσονται οἱ Μῆδοι, XÉN.
Cyr. 2, 1, 2, si un malheur devait arriver aux Mèdes, εἴ τι πείσεται ἅδε γᾶ, EUR.
Ph. 247, si ce pays doit être vaincu ; ἤν τι ναῦς πάθῃ, EUR.
I.T. 755 ; PLAT.
Ep. 312 d,
etc. si le navire sombre ; τί (γὰρ) πάθω ; que va-t-il m’arriver ? que va-t-il arriver de moi ?
pour marquer l’attente de ce qu’il y a de pire, IL.
11, 404 ; OD.
5, 465 ; HDT.
4, 118 ; SOPH.
O.C. 216 ; PLAT.
Euthyd. 302 d,
etc. ; de même τί ἂν πάθοιμι ; LUC.
D. mort. 10, 6, etc. ; de même dans la locut. τί παθών ;
litt. ayant souffert quoi ?
càd. qu’est-il arrivé de si fâcheux ? τί παθόντε λελάσμεθα θούριδος ἀλκῆς ; IL.
11, 313, que nous est-il arrivé de si fâcheux, que nous ne nous souvenions pas de notre force ? τί παθόντες γαῖαν ἔδυτε ; OD.
24, 106, quel malheur vous est survenu, pour que vous soyez descendus dans les enfers ? ;
II en gén. avec un adv. : 1 κακῶς πάσχειν, se trouver dans une fâcheuse position, dans un état fâcheux, être malheureux, OD.
16, 275 ; ESCHL.
Pr. 751 ; HDT.
3, 146, etc. ; κακῶς πάσχειν ὑπό τινος, souffrir de la part de qqn du mal, un préjudice, un outrage, ESCHL.
Pr. 1043 ; THC.
8, 48, etc. ; 2 εὖ πάσχειν, être dans une bonne position, en une bonne situation, être heureux, PD.
P. 1, 191, etc. ; SOPH.
Ph. 503, etc. ; ἔκ τινος εὖ π. PLAT.
Phædr. 233 a, tirer du plaisir de qqe ch. ;
avec le gén. τῶν αὑτοῦ κτεάνων εὖ πασχέμεν, THGN.
1009, se réjouir de ce qu’on possède ;
abs. recevoir un service, un bienfait, SOPH.
O.C. 1489 ; THC.
2, 40 ; XÉN.
Cyr. 1, 6, 45 ; εὖ π. ὑπό τινος, PLAT.
Gorg. 519 c, recevoir un bienfait de qqn ;
de même avec un adj. : π. τερπνόν τι, SOPH.
Aj. 521 ; ἀγαθά, HDT.
2, 37, éprouver qqe ch. d’agréable, du bien ; φιλικὰ ὑπό τινος, XÉN.
Cyr. 4, 6, 6, recevoir de qqn des marques d’amitié ;
III chez les Att. au sens mor. : 1 se trouver dans telle
ou telle disposition résultant des impressions et effets extérieurs : τοιοῦτον πάθος π. PLAT.
Ap. 22 c,
etc. être dans telle disposition ;
d’où être en proie à une émotion, à une passion, σώφρων ὁ μὴ πάσχων, ARSTT.
M. mor. 2, 6, l’homme sage est celui qui n’a pas de passions violentes ; πάσχειν τι πρός τινα, XÉN.
Conv. 4, 11, etc. venir à éprouver un sentiment pour qqn, une disposition envers qqn (et être sous l’empire de ce sentiment, de cette disposition) PLAT.
Gorg. 485 b,
etc. ; 2 πάσχω τοῦτο, il en est ainsi de moi, voilà ce qui m’arrive,
en parl. de l’état mor. ou des impressions extérieures ; ὅπερ ἂν οἱ πολλοὶ πάθοιεν, THC.
1, 80, comme fait la multitude ; ὅπερ νῦν ἐς Λακεδαιμονίους πεπόνθατε, THC.
6, 11, comme cela vous arrive maintenant à l’égard des Lacédémoniens ; τὰ αὐτά τινι πάσχειν, XÉN.
Mem. 2, 1, 5, éprouver
ou ressentir la même chose que qqn ; ἔδοξεν ὁμοιότατον πεπονθέναι ὥσπερ ἂν εἴ τις, PLAT.
Phæd. 98 c, il parut qu’il en était de même pour lui que…, si qqn ; κυϐερνήτου ἀγαθοῦ πάθος εἰ πάθοι, PLAT.
Ep. 351 d, s’il lui arrive ce qui arrive à un bon pilote ;
3 chez les Stoïciens, recevoir une impression du dehors,
p. suite, conserver dans l’esprit une impression, une idée,
d’où πάσχειν ὅτι, ARR.
Epict. 1, 28 ; 3, 13, se représenter, se figurer, penser qu’une chose est ;
IV t. de gr. être capable de modifications, éprouver des modifications (de forme, d’accent, de quantité), EM.
200, 10, etc.
➳ Prés. inf. poét. πασχέμεν, THGN. 1009 ; PD. P. 3, 104. Ao.2 sbj. 2 sg. épq. πάθῃσθα, IL. 24, 551 ; inf. épq. παθέειν, IL. 17, 32. Pf. épq. part. fém. πεπαθυῖα [πᾰ] OD. 17, 555. Pf. dor. πέποσχα, EPICH. fr. 7 Ahrens. Pf. 2, 2 pl. poét. πέποσθε (p. πεπόνθατε) IL. 3, 99 ; OD. 23, 53. Pl.q.pf. att. ἐπεπόνθη, PLAT. Conv. 198 ; ion. ἐπεπόνθεε, HDT. 3, 74.
Étym. degré zéro : πάσχω (p. *πάθ-σκ-ω), ἔπαθον ; degré normal : πείσομαι (p. *πένθ-σ-ομαι) ; degré fléchi : πέ-πονθ-α ; p.-ê. d’une R. indo-europ. bhendh-, lier, avec un glissement sémantique « être lié » → « souffrir », cf. πενθερός.
Bailly 2020 Hugo Chávez Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs / Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification — « CC BY-NC-ND 4.0 »