'
particule affirmative touj. placée après un mot :A abs. au sens d’un adv. vraiment, certainement, certes,
surt. en ion. chez les poètes épiques et dans Hérodote, qqf. chez les Attiques : ἀνδρὸς μὲν τόδε σῆμα πάλαι κατατεθνηῶτος, IL.
7, 89, certes, voilà le tombeau d’un guerrier mort depuis longtemps ; ὡς μὲν ἐμῷ θυμῷ δοκεῖ εἶναι ἄριστα, OD.
13, 154, certes, il me semble dans mon cœur que le mieux serait ainsi ;
cf. IL.
1, 211, etc. ; ἀκτὴ μὲν ἥδε τῆς περιρρύτου χθονός, SOPH.
Ph. 1, voilà bien le rivage de cette terre entourée d’eau ;
cf. SOPH.
O.C. 44, etc. ; particul. : 1 dans des réponses faites avec une certaine force : θέλεις τι μεῖζον ἢ κατακτεῖναί μ' ἑλών ; — ἐγὼ μὲν οὐδέν, SOPH.
Ant. 497, veux-tu plus encore que ma mort ? — non certes, (elle me suffit)
cf. XÉN.
Cyr. 1, 6, 36 ; PLAT.
Crat. 390 c,
Crit. 43 d,
etc. ; 2 dans des questions qui supposent une réponse affirmative : Ἕλλην μέν ἐστι καὶ ἑλληνίζει ; PLAT.
Men. 82 b, est-il vrai qu’il soit Grec et qu’il parle grec ?
cf. PLAT.
Charm. 153 c ; SOPH.
Ant. 634, etc. ; 3 lorsque avant ou après un développement on résume l’idée dans une courte phrase de conclusion où μέν aide à marquer cette conclusion : οὕτω μὲν ἑκάτεροι νικᾶν ἠξίουν,
etc. THC.
1, 54, voilà sur quel fondement chacun des deux partis s’attribuait la victoire ;
4 dans des locutions formées par l’adjonction de μέν à d’autres particules d’affirmation : ἦ μέν, certainement et véritablement : ἦ μέν τοι τάδε πάντα τελείεται, OD.
14, 160, oui, je l’affirme, tout cela s’accomplira ;
particul. dans les serments : καί μοι ὄμοσσον ἦ μέν μοι πρόφρων ἔπεσιν καὶ χερσὶν ἀρήξειν, IL.
1, 77, jure-moi que tu t’empresseras de me venir en aide par la parole et par ton bras ;
cf. IL.
14, 271, etc. ; HDT.
4, 154 ; 5, 93, etc. ; — καὶ μέν, et certes, IL.
1, 269 ; 9, 632, etc. ; — γε μέν, oui certes, IL.
2, 703 ; 5, 516 ; — de même avec des particules négatives : οὐ μέν, vraiment pas, sûrement pas, IL.
20, 89 ; 23, 795, etc. ; OD.
1, 78, 173, 392 ; 7, 153, etc. ; et μὴ μέν
dans des propos. subord. OD.
4, 253 ; HDT.
2, 179 ; 2, 118, etc. ; — οὐδὲ μὲν οὐδέ, mais même assurément pas, cependant aussi précisément pas, IL.
2, 703 ; 12, 212 ;B en corrélation avec d’autres particules pour marquer une affirmation à laquelle s’oppose une autre affirmation : I avec δέ :
1 pour marquer l’opposition entre deux membres de phrase : φανερῶς μὲν οὐ, κρύφα δέ, THC.
1, 67, non ouvertement, mais en secret ; τοῖς μὲν ἐδόκει βέλτιστον εἶναι καταμεῖναι, τοῖς δὲ πολλοῖς οὔ, XÉN.
An. 5, 6, 19, les uns jugeaient préférable d’attendre de pied ferme, mais non le plus grand nombre ;
cf. XÉN.
An. 1, 7, 4, etc. ; cette opposition est souv. marquée, μέν et δέ s’opposent ainsi dans les constructions qui marquent une supposition ou une condition contraires : εἰ μὲν… εἰ δέ,
etc. XÉN.
An. 5, 8, 18, etc. si d’une part…, si au contraire,
ou mais si,
etc. ; ἐὰν μὲν…, ἐὰν δέ,
etc. XÉN.
An. 7, 8, 18, etc. m. sign. ; εἰ μὲν…, εἰ δὲ μή, XÉN.
An. 5, 6, 4, si…, sinon,
etc. ; particul. lorsque les deux membres de phrase en opposit. représentent les différentes parties d’un tout : παῖδες δύο, πρεσϐύτερος μὲν Ἀρταξέρξης, νεώτερος δὲ Κῦρος, XÉN.
An. 1, 1, 1, deux enfants, l’aîné Artaxerxès, le plus jeune Cyrus ; τάφρος ἦν ὀρυκτή, τὸ μὲν εὖρος ὀργυιαὶ πέντε, τὸ δὲ βάθος ὀργυιαὶ τρεῖς, XÉN.
An. 1, 7, 17, il y avait un fossé creusé d’une largeur de cinq brasses, d’une profondeur de trois ;
à cet emploi se rapportent les constructions : ὃ μὲν…, ὃ δέ,
par except. ὃ μὲν…, ὃ δὲ ἕτερος (
v. δέ, A, II) l’un…, l’autre ; οἳ μὲν…, οἳ δέ, les uns…, les autres ; τὸ μὲν…, τὸ δέ, d’une part…, de l’autre ; τοῦτο μὲν…, τοῦτο δέ, d’un côté…, de l’autre ; ἅμα μὲν…, ἅμα τότε μὲν…, τότε δέ, tantôt…, tantôt,
etc. ; des deux membres de phrase où μὲν s’oppose à δέ, l’un peut dépendre d’une propos. antér., l’autre peut être indépendant : ἔρχονται κήρυκες, οἱ μὲν ἄλλοι βάρϐαροι, ἦν δ' αὐτῶν Φαλῖνος, εἷς Ἕλλην, XÉN.
An. 2, 1, 7, des hérauts arrivent, tous barbares, un seul, Phalinos, Grec ;
cf. XÉN.
An. 1, 10, 12 ; invers. il arrive qqf. que les deux membres de phrase reliés par μέν et par δέ équivalent à une propos. principale suivie d’une propos. subord. : οὕτως μοι δοκεῖς καλῶς λέγειν, ὥστε πρόσθεν μὲν οὐ προσιέμην δανείσασθαι, νῦν δέ μοι δοκῶ ὑπομένειν αὐτὸ ποιῆσαι, XÉN.
Mem. 2, 7, 11, il me semble que tu parles si bien, que, n’ayant pas osé auparavant emprunter, maintenant je crois pouvoir me décider à le faire ;
comme s’il y avait : πρόσθεν οὐ προσιέμενος δανείσασθαι, νῦν μοι,
etc. ; cf. XÉN.
Cyr. 2, 2, 5, etc. ; Mem. 1, 6, 5, etc. ; EUR.
I.T. 116, etc. ; de même avec anacoluthe : τρία μὲν ὄντα λόγου ἄξια τοῖς Ἕλλησι ναυτικὰ…, τούτων δ' εἰ περιόψεσθε τὰ δύο ἐς ταὐτὸν ἐλθεῖν, THC.
1, 36, il y a chez les Grecs trois marines dignes d’être comptées…, si vous avez assez d’insouciance pour souffrir que deux d’entre elles se fondent ensemble,
etc. ; comme s’il y avait : τριῶν ὄντων λόγου ἀξίων τοῖς Ἕλλησι ναυτικῶν, εἰ περιόψεσθε,
etc. ; 2 dans une énumération, pour réunir les uns aux autres les divers sujets ou régimes d’un verbe : ὑμῖν μὲν θεοὶ δοῖεν ἐκπέρσαι Πριάμοιο πόλιν, εὖ δ' οἴκαδ' ἱκέσθαι· παῖδα δ' ἐμοὶ λῦσαί τε φίλην, τὰ δ' ἄποινα δέχεσθαι, IL.
1, 18, que les dieux vous accordent de détruire la ville de Priam, de retourner heureusement dans votre patrie, de me rendre ma fille chérie et d’accepter cette rançon ; μέν
peut être ainsi en relation avec plusieurs δέ, XÉN.
An. 1, 3, 14, etc. ; Cyr. 1, 6, 19, etc. ; SOPH.
O.R. 1360, etc. (
v. δέ, C, I, 1) ;
3 sous forme d’énumération, les deux propos. où μέν et δέ s’opposent l’un à l’autre peuvent n’être qu’une sorte de répétition de l’idée que le second membre de phrase rappelle avec plus de force ; dans ce cas, le mot qui marque l’idée qu’on veut mettre en relief est d’ordinaire répété : ἑκόντων μὲν ἡγήσατο Μήδων, ἑκόντων δὲ Ὑρκανίων, XÉN.
Cyr. 1, 1, 4, il devint le chef accepté des Mèdes, accepté aussi des Hyrcaniens ; πάντων μὲν κρατέειν ἐθέλει, πάντεσσι δ' ἀνάσσειν, IL.
1, 288, il veut l’emporter sur tous, être le maître de tous ;
cf. IL.
1, 258, etc. ; OD.
15, 70, etc. ; XÉN.
An. 1, 3, 16, etc. ; les membres de phrase reliés par μέν et par δέ peuvent être éloignés l’un de l’autre ; celui auquel appartient μέν acquiert ainsi une valeur d’opposition ou de relief d’autant plus sensible que le membre de phrase où se trouve δέ se fait plus attendre : cf. XÉN.
An. 1, 9, 2, où le développement par δέ ne se continue qu’au § 6 ; XÉN.
An. 1, 9, 7, où l’énumération des vertus de Cyrus commençant par πρῶτον μέν ne se continue qu’au § 11 par les mots φανερὴ δ' ἦν, etc. ; dans les phrases où δέ se trouve en corrélation immédiate avec μέν, δέ peut être renforcé par une autre particule : ὅμως δέ, SOPH.
O.R. 785, Ph. 475, etc. ; δ' αὖ, XÉN.
An. 1, 3, 21, etc. ; SOPH.
El. 4, etc. ; δ' ἔμπης, IL.
1, 562 ; II.1 avec diverses autres particules marquant opposition ou simple corrélation : ἀλλά, qui marque une opposition plus forte que δέ : ἔνθ' ἄλλοι μὲν πάντες ἐπευφήμησαν Ἀχαιοί, ἀλλ' οὐκ Ἀτρείδῃ Ἀγαμέμνονι ἥνδανε θυμῷ, IL.
1, 22, alors tous les autres Grecs approuvèrent, mais cela ne plut pas au cœur de l’Atride Agamemnon ;
cf. IL.
3, 214 ; SOPH.
O.C. 1605, etc. ; XÉN.
An. 1, 7, 17, etc. ; ἀλλά peut être renforcé par ὅμως, SOPH.
El. 442 ; 2 avec ἀτάρ, IL.
6, 125 ; 10, 98 ; OD.
4, 31 ; SOPH.
O.R. 1051, etc. ; HDT.
2, 175, etc. ; XÉN.
Hell. 5, 4, 17, etc. ; 3 avec αὐτάρ, IL.
1, 50, 331 ; 2, 102 ; OD.
19, 513 ; 4 avec αὖ, IL.
11, 108 ; 5 avec αὖθις, SOPH.
Ant. 167 ; 6 avec αὖτε, IL.
1, 234 ; 3, 240 ; OD.
22, 5 ; 7 avec les particules de même signification que μέν et plus fortes μέντοι et μήν : μὲν…, μέντοι, HDT.
1, 109 ; 3, 36 ; XÉN.
Cyr. 1, 3, 2, etc. ; μὲν…, μήν, XÉN.
Ages. 6, 1 ; PLAT.
Phædr. 268 e,
etc. ; 8 avec les particules copulatives καί et τε : μὲν…, καί, IL.
1, 267, 459 ; OD.
22, 475 ; SOPH.
Aj. 1, Tr. 686 ; μέν…, τε, IL.
1, 603 ; SOPH.
O.R. 498, etc. ; THC.
2, 65, etc. ; XÉN.
An. 1, 10, 16 ; 9 avec les adv. de temps εἶτα ou ἔπειτα ou des locut. équival. : πρῶτον μὲν…, εἶτα, SOPH.
El. 253 ; πρῶτα μὲν…, εἶτα, XÉN.
An. 1, 3, 2 ; πρῶτον μὲν…, ἔπειτα, XÉN.
Cyr. 1, 4, 11 ; 4, 5, 20, etc. ; πρῶτον μὲν…, μετὰ τοῦτο, XÉN.
An. 5, 9, 5 et 7 ; il peut arriver que le membre de phrase où se trouve μέν n’ait pas de corrélatif exprimé, lorsque la corrélation est implicitement indiquée et se fait elle-même dans l’esprit : τὸ μέν σε πρῶτον ἐγὼν εἰρήσομαι, OD.
7, 237, je te demanderai ceci d’abord,
ce qui implique évidemment la pensée d’autres questions ; καὶ πρῶτον μὲν ἦν αὐτῷ πόλεμος πρὸς Πισίδας, XÉN.
An. 1, 9, 14, et d’abord (Cyrus) eut une guerre à soutenir contre les Pisidiens,
ce qui suppose la pensée d’autres guerres ; ἐλεύθερον εἶναι ἐγὼ μὲν οἶμαι ἀντάξιον εἶναι τῶν πάντων χρημάτων, XÉN.
Hell. 4, 1, 36, pour moi, je crois que la liberté vaut tous les trésors (
s.-e. quant à ce que les autres en pensent, je ne m’en inquiète pas) ;
ttef. dans cette construct. et dans les locut. telles que ἐγὼ μὲν οὐκ οἶδα, XÉN.
Cyr. 1, 4, 12, etc. ; ἐγὼ μὲν οὐχ ὁρῶ, XÉN.
Cyr. 4, 2, 45, μέν peut signifier : pour moi (si d’autres le savent
ou le voient) je ne sais pas, je ne vois pas,
ou simpl. au sens affirmatif : sûrement je ne sais pas, je ne vois pas ;
C Observations sur certaines particularités : I Place de μέν : μέν
se place immédiatement après le mot exprimant l’idée qui doit être ou renforcée (sens absolu, v. A),
ou mise en relation avec une autre idée (sens corrélatif, v. B) ;
par suite : 1 lorsque l’idée qu’il faut mettre en relief est exprimée par un seul mot, μέν suit immédiatement ce mot, soit au commencement de la phrase : ἡμεῖς μέν, ἐγὼ μέν, καὶ πρῶτον μέν,
etc. (v. ci-dessus) ; et si ce mot est lui-même précédé d’un adv. ou d’une conj., μέν n’en reste pas moins attaché à ce mot : ἀλλ' ἐγὼ μέν, καὶ πρῶτον μέν,
etc. ; soit au milieu ou même à la fin d’une propos. : ὁ ἀνὴρ πολλοῦ μὲν ἄξιος φίλος, χαλεπώτατος δ' ἐχθρός, XÉN.
An. 1, 3, 12, l’homme est bien précieux quand c’est un ami, bien fâcheux quand c’est un ennemi ; ἥδε γὰρ γυνὴ δούλη μέν, εἴρηκεν δ' ἐλεύθερον λόγον, SOPH.
Tr. 63, car cette femme n’est qu’une esclave, mais ce qu’elle vient de dire est d’un être libre ;
2 si à ce mot principal sont jointes des particules inséparables de ce mot (article, préposition) ou des pronoms personnels faisant fonction de sujets, μέν se place immédiatement après ces particules ou pronoms : οἱ μὲν Ἀθηναῖοι, ἡ μὲν βουλή, ἐπὶ μὲν τούτου, ἡμεῖς μὲν λέγομεν,
etc. ; ttef. dans les propos. où se trouve exprimée l’idée d’une comparaison marquée par ὡς, μέν se place après ὡς et précède ainsi le mot auquel il se rapporte en réalité : ὡς μέν τινες ἔφασαν, XÉN.
Cyr. 5, 2, 28, comme quelques-uns l’ont dit ; ὡς μὲν ἐγὼ οἶδα, PLAT.
Phædr. 228 b, comme je le sais pour ma part ;
II Répétition de μέν :
μέν peut être répété dans un même membre de phrase : 1 dans les propos. où il se trouve exprimé d’abord au sens adverbial (
v. A, I),
ensuite au sens corrélatif en relation avec un membre de phrase postérieur ; par exemple après la locut. μὲν οὖν où μέν a le sens adv. (v. ci-dessous, D, II, 2) : εἰ μὲν οὖν ἡμεῖς μὲν φύλακας ὡς ἀληθῶς ποιοῦμεν,
etc. PLAT.
Rsp. 421, si en vérité nous constituons véritablement des gardiens,
etc. ; 2 dans les propos. où μέν marque une corrélation, un même membre de phrase peut contenir autant de μέν qu’il se trouve d’idées à mettre en opposition ; par ex. outre la corrélation d’ensemble de deux propos., il peut y avoir une corrélation particulière entre deux termes de l’une des deux propos., ou même entre deux termes de chacune des deux propos. ; dans ce cas, outre le μέν qui suit le mot principal de la première propos., il peut se trouver un autre μέν dépendant du terme particulier à mettre en relief dans cette proposition ; et, si la seconde proposition annoncée par δέ offre elle-même une corrélation analogue, il se trouvera encore un μέν dans cette seconde propos. : ὁ μὲν ἀνὴρ τοιαῦτα μὲν πεποίηκε, τοιαῦτα δὲ λέγει· ὑμῶν δὲ σὺ πρῶτος ἀπόφηναι γνώμην, XÉN.
An. 1, 6, 9, quant à Orontas, voilà ce qu’il a fait, voilà ce qu’il dit ; maintenant, toi, donne ton avis le premier ; τοὺς μὲν γὰρ κύνας τοὺς χαλεποὺς τὰς μὲν ἡμέρας διδέασι, τὰς δὲ νύκτας ἀφιᾶσι, τοῦτον δέ, ἢν σωφρονῆτε, τὴν νύκτα μὲν δήσετε, τὴν δὲ ἡμέραν ἀφήσετε, XÉN.
An. 5, 8, 24, car les chiens difficiles on les enchaîne le jour, on les lâche la nuit ; celui-ci, si vous êtes sages, vous l’enchaînerez la nuit, vous le lâcherez le jour ;
3 si deux propos. relatives mises en relation par μέν et par δέ se trouvent suivies chacune de leur propos. principale respective, on ajoute également à ces deux propos. principales, à la première μέν, à la seconde δέ : ὅσοι μὲν δὴ νομοῦ τοῦ Θηϐαίου εἰσί, οὗτοι μέν νυν πάντες αἶγας θύουσι· ὅσοι δὲ νομοῦ τοῦ Μενδησίου εἰσί, οὗτοι δὲ ὄϊς θύουσι, HDT.
2, 42, tous ceux qui sont du nome de Thèbes, tous ceux-là sacrifient des chèvres ; tous ceux qui sont du nome de Mendès, ceux-là sacrifient des brebis ;
cf. HDT.
2, 26, etc. ; de même dans les propos. conditionnelles : εἰ μέν τις μεγάλοις νοσήμασι συνεχόμενος μὴ ἀπεπνίγη, οὗτος μὲν ἄθλιός ἐστιν ὅτι οὐκ ἀπέθανεν· εἰ δέ τις ἐν τῇ ψυχῇ πολλὰ νοσήματα ἔχει, τούτῳ δὲ βιωτέον ἐστίν, PLAT.
Gorg. 512 a, si un homme atteint de graves maladies, ne succombe pas sous leur étreinte, c’est un malheur qu’il ne meure pas ; celui qui a dans l’âme de nombreuses maladies, celui-là il lui faut vivre ;
ttef. dans ces constructions la seconde des deux propos. principales peut n’être pas annoncée par δέ : ὁπόσοι μὲν… οὗτοι μὲν… · ὁπόσοι δὲ…, τούτους (
non τούτους δέ) XÉN.
An. 1, 3, 43 ; cf. HDT.
3, 108 ; enfin, au lieu du μέν de la première propos. principale, on trouve δέ en oppos. avec le μέν de la première propos. relative, lorsque ces deux propos. forment entre elles une antithèse très marquée : ὡς ἥλιος ἔνθεν μὲν ἀνίσχει, δύεται δὲ ἐνταῦθα, ἔνθα δὲ δύεται, ἀνίσχει δ' ἐντεῦθεν ; XÉN.
An. 5, 7, 6 (est-il possible qu’on puisse vous abuser au point de vous faire croire) que le soleil se couche au point même d’où il se lève, et se lève du point même où il se couche ? ;
III Omission de μέν : μέν
en corrélation avec δέ peut n’être pas exprimé : 1 dans les propos. où le mot qui serait suivi de μέν se trouve répété (cf. ci-dessus, B, I, 3)
dans la seconde propos. : Ἀχιλεὺς θάμϐησεν, θάμϐησαν δὲ καὶ ἄλλοι, IL.
24, 483, Achille fut frappé de stupeur, et comme lui les autres ;
cf. ESCHL.
fr. 65, Pers. 395, etc. ; 2 lorsque les deux propos. dont la première devrait être annoncée par μέν forment opposition à une énonciation générale qui les embrasse toutes les deux : τῇ ῥα παραδραμέτην, φεύγων, ὃ δ' ὄπισθε διώκων, IL.
22, 157, tous deux passèrent en courant le long de la fontaine, l’un fuyant, l’autre le poursuivant par derrière ;
de même dans les inscr. att. : δύο σφραγῖδε λιθίνω, χρυσοῦν ἔχουσα τὸν δακτύλιον, ἡ δ' ἑτέρα ἀργυροῦν, CIA.
2, 652, a, 45 (398 av. J.C.), deux sceaux de pierre ayant l’anneau l’un en or, l’autre en argent ;
cf. CIA.
660, 21 (390 av. J.C.) ; 667, 40 (385 av. J.C.) ; v. Meisterh. p. 209, 5 et 6 ;D Liaison de μέν avec d’autres particules : I après une autre particule : ἦ μέν, καὶ μέν, οὐ μέν,
etc. (v. ci-dessus A, I, 1, 2,
etc.) ;
II avant une autre particule : 1 dans certaines locutions où chacune des deux particules conserve sa signification particulière, de telle sorte que, malgré leur réunion, elles restent indépendantes ; par ex. : avec ἄν, épq. κε(ν) : μὲν ἄν, μέν κε(ν) ;
dans ces constructions, ἄν et κε(ν) ont leur valeur propre (v. ces mots) ; quant à μέν, il marque toujours une corrélation chez les Att. ; dans Homère il est tantôt adverbe, IL.
4, 318, etc. ; OD.
11, 104, etc. ; tantôt corrélatif, IL.
3, 281, 284 ; 7, 77, etc. ; — avec ἄρα épq. ῥα : μὲν ἄρα,
épq. μέν ῥα ; ἄρα
et ῥα
conservent également leur signification ; μέν
est tantôt adverbe, XÉN.
Cyr. 2, 1, 4 ; An. 7, 6, 11, etc. ; tantôt corrélatif, IL.
2, 1, etc. ; OD.
1, 127, etc. ; PLAT.
Phædr. 263 b,
etc. ; — avec γάρ : μὲν γάρ ;
dans une propos. suivie d’une autre formant opposition avec la première, μὲν γάρ signifie : car c’est que, THC.
1, 142 ; XÉN.
Cyr. 1, 2, 2 ; 1, 2, 15, etc. ; dans une propos. non suivie d’une autre formant opposition avec elle, μὲν γάρ signifie : en effet, oui vraiment, oui certes, IL.
5, 901 ; OD.
1, 173, 392 ; SOPH.
O.R. 1062 ; PLAT.
Gorg. 523 c,
etc. ; — avec δή : μὲν δή
marque l’énonciation comme ayant un caractère de certitude absolue, δή impliquant l’évidence de la chose affirmée, et μέν la crédibilité de celui qui affirme, IL.
1, 514 ; 24, 650 ; SOPH.
Ph. 1308, Tr. 627 ; PLAT.
Pol. 287 d ;
particul. dans des conclusions, ESCHL.
Pr. 500 ; XÉN.
Cyr. 1, 1, 6, etc. ; dans des réponses qui contiennent un acquiescement sans réserve, PLAT.
Phædr. 258 e,
etc. ; de même ἦ μὲν δή, IL.
9, 348 ; OD.
4, 33 ; et avec négat. οὐ μὲν δή, IL.
8, 238 ; XÉN.
Cyr. 1, 6, 9, etc. ; dans certaines phrases, la liaison de μέν avec δή est simplement apparente, μέν annonçant une corrélation avec une propos. suivante, et δή au contraire se rapportant à la proposition où il se trouve, HDT.
1, 32 ; XÉN.
Cyr. 1, 2, 1, etc. ; 2 dans certaines locutions où la réunion des deux particules en modifiant le sens et la valeur de chacune d’elles donne à la propos. une signification particulière ; par ex. : avec τε : μέν τε,
locution propre à la poésie épq. et qui établit entre deux propos. une corrélation étroite en opposition à δέ τε, IL.
5, 139 ; 13, 706, etc. ; OD.
22, 304, etc. ; à δέ, IL.
16, 28 ; OD.
7, 129, etc. ; à ἀλλά, IL.
17, 727 ; à αὐτάρ, IL.
5, 141 ; 11, 475, etc. ; OD.
1, 215, etc. ; à ἠδέ, IL.
4, 341 ; à οὐδέ, IL.
5, 138 ; 13, 279 ; — avec γε : μέν γε
marque une relation avec la propos. suiv. en exprimant l’idée d’un fait reconnu : THC.
3, 39 ; 6, 86 ; AR.
Ach. 155, etc. (sur γε μέν, v. ci-dessus, A, I) ; —
avec οὖν : μὲν οὖν,
tantôt au sens adv. sans aucun doute, SOPH.
O.R. 587, Ant. 65, etc. ; particul. dans des réponses, soit que celui qui répond acquiesce à l’observation de l’interlocuteur : ἆρ' οὐ τόδε ἦν τὸ δένδρον, ἐφ' ὅπερ ἦγες ἡμᾶς ; — τοῦτο μὲν οὖν αὐτό, PLAT.
Phædr. 230 a, n’est-ce pas là l’arbre vers lequel tu nous conduisais ? — Oui, c’est bien lui ;
particul. avec certains adv. affirmatifs : πάνυ μὲν οὖν, ATT. ; μάλιστα μὲν οὖν, ATT.
etc. tout à fait, parfaitement, très certainement ;
soit qu’il y contredise, au sens de plutôt, au contraire : ὡς ἄτοπον τὸ ἐνύπνιον, ὦ Σώκρατες. — ἐναργὲς μὲν οὖν, ὥς γέ μοι δοκεῖ, ὦ Κρίτων, PLAT.
Crit. 44 b, voilà un songe étrange, Socrate. — Il est plutôt clair, ce me semble, Criton ;
cf. XÉN.
Cyr. 8, 3, 37, etc. ; SOPH.
O.R. 705, etc. ; tantôt au sens corrélatif : donc, d’après cela, comme il résulte de cela, effectivement, THC.
3, 101 ; 4, 104 ; XÉN.
Cyr. 4, 5, 17 ; An. 2, 4, 14, etc. ; SOPH.
O.R. 244, 843 ; O.C. 664, etc. ; de même μὲν οὖν δή, SOPH.
Tr. 153 ; XÉN.
An. 5, 10, 12, etc. ; καὶ δὴ μὲν οὖν, SOPH.
O.C. 31 ; — avec τε : μέν τε,
locut. propre à la poésie épq. et qui marque une corrélation étroite entre deux propos. par opp. à δέ τε, IL.
5, 139, etc. ; OD.
22, 304, etc. ; à δέ, IL.
16, 28 ; OD.
7, 129, etc. ; à ἀλλά, IL.
17, 727 ; à αὐτάρ, IL.
5, 141, etc. ; OD.
1, 215, etc. ; à οὐδέ, IL.
5, 138 ; 13, 279 ; ttef. μέν τε se rencontre dans certaines propos. sans corrélation avec d’autres : μέν paraît alors pouvoir être expliqué comme adverbe, IL.
13, 47 ; 15, 203, etc. ; OD.
5, 447, etc. ; — avec τοι : μέν τοι,
d’ord. écrit μέντοι, tantôt au sens adv. certainement, en tout cas, assurément,
pour marquer avec plus de force l’idée de la pers. ou de la chose dont on parle, AR.
Ran. 171 ; particul. dans les réponses, pour exprimer l’acquiescement à ce qui vient d’être dit, XÉN.
Cyr. 1, 4, 19 ; PLAT.
Phæd. 65 d,
68 b,
etc. ; dans les questions qui supposent une réponse affirmative, XÉN.
Cyr. 5, 3, 8 ; PLAT.
Phædr. 229 b,
Prot. 309 a,
etc. ; avec un impér. pour inviter ou ordonner d’une façon plus pressante, XÉN.
An. 1, 4, 8 ; SOPH.
Ant. 567, etc. ; tantôt au sens corrélatif : pourtant, néanmoins,
pour marquer une opposition plus forte avec la propos. précéd. ESCHL.
Pr. 326 ; XÉN.
Cyr. 2, 3, 22 ; μέντοι peut être renforcé par d’autres particules : μέντοι γε, pour marquer l’oppos. avec une autre propos. XÉN.
Cyr. 1, 6, 9 ; 5, 5, 24 ; An. 2, 4, 14 ; ἀλλὰ μέντοι, mais pourtant, seulement à la vérité, XÉN.
Cyr. 5, 5, 36 ; An. 4, 6, 16 ; PLAT.
Rsp. 331 e,
etc. ; γε μέντοι,
γε se rapportant au mot qui précède immédiatement, XÉN.
An. 1, 9, 14 ; 2, 3, 9, etc. ; SOPH.
O.R. 778, etc. ; καὶ μέντοι,
pour appeler l’attention sur certaines particularités : et remarquez bien, et cela étant bien compris, et naturellement, XÉN.
Cyr. 1, 4, 20 ; An. 1, 8, 20 ; 4, 6, 15, etc. ; PLAT.
Prot. 339 c,
etc. ; dans μεντἄν, p. μέντοι ἄν les deux particules sont indépendantes l’une de l’autre, ἄν se rattachant au mode du verbe, et μέντοι devant être expliqué au sens de certainement
ou au sens de cependant.
Étym. affaiblissement de μήν, également particule affirmative ; cf. δέ et δή.
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Bailly 2020 Hugo Chávez Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs / Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification — « CC BY-NC-ND 4.0 »