ῶνος (ὁ) Poséidon,
dieu des eaux, particul. de la mer, mais aussi des fleuves, des sources, etc. ; fils de Kronos comme Zeus et Hadès, c’est à lui qu’échut dans le partage de l’univers la souveraineté de l’élément liquide sous toutes ses formes ; il habite au fond des eaux le palais d’Æges (Αἰγαί)
dont le nom rappelle le bondissement des vagues (αἶγες)
ou celui d’Hélikè, ville de la côte d’Achaïe, dont le nom exprime le mouvement tournoyant (ἑλίσσω)
des flots. Armé d’un trident, il parcourt son domaine sur un char traîné par des coursiers impétueux, image des flots qui se pressent écumants. Il est le dieu protecteur de la navigation, mais aussi celui qui soulève les tempêtes ; il supporte la terre, fiction qu’explique la situation géographique de la Grèce, presqu’île immense qui semble reposer sur la mer et être portée par elle comme les îles qui l’entourent ; c’est Poséidon qui a découpé le rivage de cette terre aux contours sinueux, soit pour y creuser des golfes ou des baies, soit pour en déchirer les falaises ; c’est lui qui d’un coup de son trident soulève les flots, produit les tremblements de terre, croyance qui s’explique dans un pays où ces phénomènes se produisent surtout dans les îles et sont souvent accompagnés de l’éruption de volcans sous-marins, et parsème la mer de débris de rochers qui deviennent, comme les Cyclades ou les Sporades, autant d’îles ; c’est lui qui sur le continent fraye aux eaux leur route à travers les rocs et les amène dans les bassins où elles séjournent ; c’est lui qui fend en deux la masse de l’Ossa, ouvrant ainsi une voie au Pénée qui recueille les eaux du bassin thessalien et arrose la vallée de Tempé ; son action s’exerce ainsi sur la mer et sur le continent grec, et l’on s’explique le grand rôle qu’attribuait à ce dieu l’imagination d’un peuple de marins, dans un pays que la mer baigne et enveloppe de toutes parts, et dont les montagnes donnent naissance à d’innombrables cours d’eau, etc.
➳ Voc. Πόσειδον, EUR. Hel. 1585, etc. ; PLUT. Dem. 29, etc. ; ou Ποσειδῶν, PLUT. Qu. conv. 5, 3, 3 ; gén. Ποσειδῶνος, ATT. ; ou Ποσειδῶ, HDN GR. π. μ. λ. 10, 18 ; acc. Ποσειδῶ, XÉN. Hell. 4, 7, 4, etc. ; EUR. Cycl. 262, etc. ; ou Ποσειδῶνα, PLAT. Crat. 402 e, etc. Épq. Ποσειδάων, άωνος [ᾱ] HÉS. Th. 732 ; SOPH. Tr. 502. Voc. Ποσείδαον, IL. 14, 357 ; OD. 3, 55 ; 9, 527 ; HH. 22, 6, etc. ; ou Ποσειδάων, HOM. Ep. 6, 1, etc. Ion. Ποσειδέων, ωνος, HDT. 1, 148, etc. Dor. Ποτιδάν [ῑ] gén. -ᾶνος, EPICH. fr. 24 Ahrens ; PD. O. 13, 5, 57 ; ou Ποτιδᾶς [ῑ], voc. -ᾶ, SOPHR. (HDN GR. π. μ. λ. p. 10) gén. -ᾶ, EUP. 2-1, 482 Meineke ; acc. -ᾶν. EPICH. Dor. réc. Ποσειδᾶν ou Ποτειδᾶν, PD. O. 1, 39, etc. ; XÉN. Hell. 3, 3, 2 ; voc. : -ᾶν, PD. P. 6, 51 ; ou Ποσειδάν, ESCHL. Sept. 131 ; gén. -ᾶνος, SOPH. O.C. 113 ; ou Ποτιδᾶνος, PD. P. 4, 245 ; acc. -ᾶνα, PD. O. 6, 97. Mégar. Ποτειδᾶν, AR. Ach. 798. Béot. Ποτειδάων ou Ποτιδάων [ῑ] CORINN. fr. 1. Dans les inscr. att. Ποσιδηϊών, CIA. 1, 283, 17 (434 av. J.C.) ou Ποσιδεών, CIA. 2, 578, 36 (4e siècle av. J.C.) etc. ; v. Meisterh. p. 42 ; cf. p. 50, § 21, 6 ; acc. Ποτειδῶ dans les formules de serment, CIA. 2, add. 66, b, fr. c, 14 (356 av. J.C.) ; v. Meisterh. p. 102 § 49 ; cf. Ἀπόλλων. Éol. Ποσείδαν, ALC. 26.
Étym. p.-ê. indo-europ. *poti-, seigneur, cf. πόσις², et *Δᾶς, vieux nom de la terre, cf. δᾶ, Δημήτηρ.
Bailly 2020 Hugo Chávez Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs / Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification — « CC BY-NC-ND 4.0 »